42 % des propriétaires n’ont jamais payé la taxe foncière l’an dernier. Une réalité qui surprend, tant l’impôt foncier semble inévitable. Pourtant, chaque année, des milliers de contribuables voient leur avis d’imposition affiché à zéro, sans même avoir rempli de formulaire. Des dispositifs souvent méconnus protègent en effet certains profils, à condition de répondre à des critères précis et, parfois, de s’y prendre dans les temps.
Plan de l'article
- Panorama des exonérations, dégrèvements et plafonnements de la taxe foncière en 2025
- Qui peut réellement bénéficier d’un allègement de l’impôt foncier ?
- Les démarches à suivre pour demander une exonération ou un dégrèvement
- Nouveautés 2025 : ce qui change pour les retraités et les propriétaires modestes
Panorama des exonérations, dégrèvements et plafonnements de la taxe foncière en 2025
En 2025, la taxe foncière s’applique toujours aux propriétés bâties comme aux terrains non bâtis, mais les options pour réduire la note ne manquent pas. L’exonération, le dégrèvement ou le plafonnement de l’impôt foncier dépendent de la situation du propriétaire, du type de bien, et parfois de la politique locale. Les collectivités territoriales disposent d’une latitude pour ajuster leurs taux et accorder, à leur guise, des exonérations facultatives.
Pour certains, l’allègement est automatique : bénéficiaires de l’ASPA, de l’ASI ou de l’AAH, à condition de respecter le seuil du revenu fiscal de référence (RFR) et d’habiter le bien à titre de résidence principale. Dans d’autres cas, l’exonération dépend d’une décision locale : achat d’un logement neuf, lancement de travaux de rénovation énergétique, ou réalisation d’un projet d’intérêt général. Il faut aussi distinguer les allègements temporaires, limités à une année ou à quelques années après construction, des exonérations pérennes, notamment dans le logement social.
La taxe d’enlèvement des ordures ménagères reste, elle, bien plus difficile à gommer : même si vous obtenez un dégrèvement total sur la taxe foncière, cette ligne continue généralement d’apparaître sur votre avis d’imposition.
Pour les foyers aux revenus modestes, le plafonnement sur la base des ressources continue de s’appliquer : la taxe foncière ne peut excéder un certain pourcentage du RFR, si vous en faites la demande et fournissez les bons justificatifs. Ce mécanisme protège les propriétaires les plus fragiles des hausses brutales et varie selon la nature du bien.
Qui peut réellement bénéficier d’un allègement de l’impôt foncier ?
Certaines personnes peuvent profiter d’une exonération ou d’un plafonnement de la taxe foncière, mais les conditions sont strictes. Les premiers concernés : bénéficiaires de l’ASPA (pour les personnes âgées), de l’ASI (invalidité) ou de l’AAH (handicap), sous réserve de plafonds de revenu fiscal de référence et d’habiter le logement comme résidence principale.
On trouve aussi, sous certaines conditions, des retraités modestes, des personnes en situation de handicap, des propriétaires bailleurs ayant conclu une convention avec l’Anah, ou encore des associations reconnues d’utilité publique. Pour les propriétaires occupants de plus de 75 ans, la suppression de la taxe foncière s’applique d’office si leurs revenus ne dépassent pas la limite fixée chaque année.
Voici un aperçu des principaux profils et mesures :
- Exonération totale : personnes âgées, invalides, bénéficiaires de certaines allocations, en-dessous du plafond de RFR.
- Exonération partielle : foyers modestes légèrement au-dessus du seuil ou propriétaires ayant réalisé des rénovations énergétiques.
- Plafonnement : limitation de l’impôt foncier à 50 % du revenu fiscal pour les foyers modestes, sur demande expresse.
Sachez que seule la résidence principale entre dans le champ de ces dispositifs : une résidence secondaire n’ouvre aucun droit à l’exonération. Un regard attentif sur votre avis d’imposition permet de vérifier votre RFR et de savoir si vous pouvez bénéficier d’un allègement. Les seuils sont réévalués chaque année : il vaut la peine de vérifier régulièrement votre situation.
Les démarches à suivre pour demander une exonération ou un dégrèvement
Demander une exonération ou un dégrèvement de la taxe foncière exige d’adapter sa démarche au motif invoqué. Si vous percevez l’ASPA, l’ASI ou l’AAH, adressez-vous à votre centre des impôts muni de votre avis d’imposition, de la notification de votre allocation et d’un justificatif attestant que vous habitez le logement concerné. Le revenu fiscal de référence doit être actualisé et correspondre aux plafonds en vigueur.
Après des travaux de rénovation énergétique, la déclaration d’achèvement, accompagnée des factures et, parfois, d’une attestation de performance énergétique, doit être fournie. Certaines communes ajoutent des critères d’éligibilité : un détour par la mairie ou le site de la collectivité peut éviter bien des déconvenues.
Pour ne rien manquer, voici les principales étapes à respecter :
- Remplir le formulaire 2041-DPTF-SD si votre demande concerne des travaux améliorant la performance énergétique.
- Transmettre le dossier complet au centre des impôts compétent pour votre bien.
- Respecter le calendrier : la demande doit parvenir à l’administration avant le 31 décembre de l’année suivant l’achèvement des travaux ou l’obtention de l’allocation.
Dans certaines situations, l’exonération s’enclenche sans intervention du propriétaire : c’est le cas pour les personnes âgées de plus de 75 ans, si leurs revenus restent dans les clous. Pour tous les autres, la vigilance est de mise : une demande hors délai, et le bénéfice pour l’année en cours s’envole.
En cas de doute ou de litige, contactez le service des impôts locaux via votre espace en ligne ou par courrier recommandé. Gardez une copie de vos échanges, cela peut accélérer la résolution d’un blocage et prouver votre bonne foi.
Nouveautés 2025 : ce qui change pour les retraités et les propriétaires modestes
La loi de finances 2025 redistribue les cartes : retraités et propriétaires aux revenus limités bénéficient d’un nouvel ajustement des plafonds de revenu fiscal de référence. Cette mise à jour suit l’inflation : davantage de ménages pourront profiter d’une exonération partielle ou totale, à condition de résider dans le bien concerné au 1er janvier.
Autre évolution : l’allègement automatique accordé aux bénéficiaires de l’ASPA et de l’AAH s’étend à certains foyers qui dépassaient de peu l’ancien plafond. Les personnes âgées de plus de 75 ans conservent leur exonération lors d’un changement de résidence principale, levant ainsi un frein majeur à la mobilité en fin de parcours.
Pour les constructions neuves, la période d’exonération temporaire est désormais fixée à deux ans pour tous les logements neufs ou agrandis. Les collectivités gardent la main pour prolonger ou renforcer ces avantages dans les secteurs où la pression immobilière est forte ou si les logements affichent des performances énergétiques exemplaires.
Enfin, l’intégration des dispositifs d’aides à la rénovation, MaPrimeRénov’, prime CEE, simplifie l’accès à l’exonération : investir dans la performance énergétique de son bien devient un levier fiscal. Les bailleurs qui remettent en location un logement vacant après travaux peuvent aussi prétendre à des dégrèvements, si toutes les conditions sont réunies.
En 2025, l’impôt foncier s’ajuste un peu plus à la réalité de chacun. Pour beaucoup, le soulagement fiscal ne relève plus du mirage : il s’obtient, à condition de surveiller ses droits, de respecter les procédures… et de ne jamais laisser passer les échéances.


